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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 08:57
meilleurs voeux 2014, les nouveautés de l'année

Les professionnels de l'EMP de Voisinlieu et du SSSI ont le plaisir de vous adresser leurs meilleurs voeux pour cette nouvelle année

quelques nouveautés pour 2014

A l'EMP de Voisinlieu

l'organisation d'une grande exposition des réalisations culturelles de l'EMP de Voisinlieu au CDDP, rue victor Hugo à Beauvais du 25 mai au 15 juin 2014

L'organisation d'une "semaine du déplacement" au mois de juin en collaboration avec la sécurité routière et les services de la police municipale de Beauvais

Le renforcement des actions menées auprès des jeunes les plus en difficultés par une augmentation de l'encadrement

le lancement d'une "école des parents" en commençant par une sensibilisation au MAKATON le samedi matin

AU SSSI

le développement des actions pédagogiques par l'emploi de personnes nouvelles venant répondre aux besoins pédagogiques spécifiques des jeunes accompagnés.

L'attente d'une autorisation de l'ARS à développer les actions d' accompagnement en formations professionnelles de jeunes agès de 16 à 20 ans

l'attente d'une autorisation de l'ARS à développer des actions de prévention envers les jeunes enfants de 0 à 4 ans

comme quoi cette année qui pouvait nous apparaitre ordinaire va de nouveau être source de changements pour nos institutions et espérons le d'amélioration des conditions de vie des jeunes accueillis et accompagnés.

Bonne année

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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 08:14
Adaptons les vacances pour des vacances adaptées

Arnaud, Léa, Emilie, Boubacar, Collyne, Idalyna, … en tout 40 jeunes suivi par notre S.E.S.S.A.D. le S.S.S.I. ou accueilli à l’Externat médico pédagogique de Voisinlieu ont pu bénéficier cet été d’un séjour de vacances adapté dans un centre de vacances de notre association des Pupilles de l’école publique (PEP). Sachant que nous accueillons ou accompagnons 130 jeunes et leurs familles, c’est près d’un tiers des jeunes suivis qui ont pu bénéficier de ce dispositif. Depuis trois ans, nous organisons ainsi des temps de vacances pour les enfants dont les familles souhaitent qu’ils en bénéficient. Tous ces enfants présentent un état de retard mental, leur adaptation aux situations nouvelles est réduite, leurs pôles d’intérêts sont souvent peu variés, leur rapport à l’environnement est restreint. Ces difficultés demandent des actions qui dépassent le cadre et le temps scolaire et doivent permettre la découverte de lieux nouveaux, de nouveaux copains, de nouvelles attitudes et habitudes. Dans ce but, notre service social de l’établissement et du service a monté avec les familles les dossiers de financement des départs en colonies de vacances, en partenariat avec notre service D.E.L. (domaine éducation loisir) de l’ADPEP60, organisateur des colonies de vacances. 5 séjours d’une dizaine de journées dans notre centre de loisirs de saint martin en Vercors ont été proposés aux jeunes et à leur famille: « les chiens du grand nord », « cocktail aventures », « cocktail vitamines », « le Vercors à cheval » et « le Vercors au naturel ». Pour chaque séjour, un éducateur de l’EMP de Voisinlieu ou du SSSI a accompagné les jeunes et facilité leurs vacances. Conseil à l’équipe, adaptation des activités, présence sur les temps de vie collective, aide à certains moments de la journée, tout ceci a permis un déroulement sans accrocs des vacances dans une structure non spécialisé.

Au-delà de l’intérêt évident de ce dispositif pour les jeunes, nous pouvons nous satisfaire de la mise en synergie de différents secteurs de notre association, le médico social, le domaine éducation et loisir et plus particulièrement le centre de loisir de saint martin en Vercors. Il est déjà prévu de renouveler cet exercice dans les années à venir et pensons que ce type de montage est une solution aux nécessaires adaptations demandés par les situations de handicap. Nous privilégions ici deux modes d’action : l’accompagnement qui est bien souvent développé mais également le conseil et le soutien aux équipes encadrantes. Ce deuxième aspect sera certainement à renforcer par des actions de formations auprès des animateurs encadrants les colonies de vacances.

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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 07:30

L’orientation vers un établissement ou un service spécialisé  du médico social

MDPH. Derrière cette abréviation compliquée existe une procédure et une institution responsable de la reconnaissance des situations de handicaps. Les maisons départementales des personnes handicapées sont égalements ordonnatrices des réponses à apporter pour compenser ces situations de handicap. Bien souvent, la seule évocation de cette institution fait réagir les parents que nous recevons. Souvenirs pénible ou stygmatisation du handicap, peur de ne pas obtenir les demandes faites, incompréhension face à la complexité des dossiers, mais également parfois évocation du nom d’une personne qui à la MDPH a su répondre aux interrogations dans cette complexité administrative. Nous proposons aujourd’hui de revenir sur les circuits d’orientations, pilotés par les MDPH avec des pratiques très hétérogènes au niveau national.

Définies par la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005, et  par le décret 2005-1587 du 19 décembre 2005, (code de l’action sociale et des familles, articles L 111-1 à L312-15) les maisons départementales des personnes handicapées sont « chargées de l’accueil et de l’accompagnement des personnes handicapées et de leurs proches ». La mission première de la MDPH est donc de reconnaitre la situation de handicap de la personne. Rappellons que dans notre définition moderne  issue  de la classification international du fonctionnement, du handicap et de la santé proposé par l’Organisation Mondiale de la Santé en  2001, la situation de handicap est une situation temporaire, évolutive, définie par les besoins qu’elle engendre pour compenser cette situation. Ce n’est pas la personne qui est handicapée, c’est l’inadaptation de son environnement à ses difficultés qui l’handicap.

L’exemple type est celui de la personne ayant des difficultés à se déplacer. Lui permettre de se rendre sur son lieu d’activité professionnel  est une forme de compensation de la situation de handicap. Apprendre le braille à une personne malvoyante est une autre forme de compensation. La compensation doit permettre à la personne de ne plus être en situation de handicap en apportant un dispositif prothésique qui permet de dépasser la difficulté.

 

Les compensations

La seconde mission de la MDPH est bien de définir ces modes de compensation à apporter aux personnes subissant une situation de handicap. Pour les enfants, cela passe par l’octroit d’allocations, le financement d’aménagement aux domiciles ou de matériels particuliers, l’orientation vers des structures  médico sociales et l’orientation vers les structures scolaires spécialisées.

Si dans le domaine du handicap moteur ou sensoriel les aspects matériels ou technique de la compensation sont visibles, les autres aspects sociaux restent compliqués à définir. Dans les mêmes situations, les besoins d’accompagnements diffèrent selon les personnes, les niveaux d’autonomie restent relatifs aux contextes sociaux et environnementaux. Une personne entourée, vivant dans un environnement urbain n’aura pas les mêmes besoins qu’une personne isolée en milieu rural. Et pourtant, les modes d’attribution des compensations se réfèrent trop souvent à des grilles médicales définissant des « taux » d’invalidité donnant droit à tel ou tel prestation. Si votre taux d’invalidité est de 50%, vous aurez droit à tel niveau d’allocation d’adulte handicapé,  si il est à 80% vos allocations seront supérieures. Nous voyons ici que la nouvelle logique d’attribution se heurte encore aux anciennes pratiques qui étaient spécifiquement tournées vers la notion de « taux d’invalidité ». ce point est important car le taux d’invalidité ne retranscrit pas les besoins réels de la personne mais les besoins supposés en fonction du type de difficulté rencontrées. Comment faire reconnaitre ses besoins réels alors ? Et bien, en les demandant

Toute la nouvelle législation des droits des personnes handicapés repose sur ce postulat. La société est bien présente pour répondre aux demandes des personnes en situation de handicap, encore faut-il en faire la demande. En résumé, si vous ne demandez rien, vous n’aurez rien, si vous ne demandez pas le détail, vous ne l’obtiendrez pas non plus. Le mieux pour établir vos demandes est de demander l’aide d’une assistante sociale qui pourra affiner le projet de vie de la personne.

Dans le cas précis qui nous concerne, soit celui d’un jeune en situation de handicap intellectuel, la MDPH intervient majoritairement par la voie de l’orientation scolaire.

Le circuit de l’orientation vers un établissement spécialisé est alors le suivant

 

D’abord, la demande doit être faite par les responsables légaux.

Le point de départ de l’orientation est la démarche faite par les responsables légaux pour faire reconnaitre la situation de handicap de leur enfant. Ce point est parfois paradoxal. Les parents souhaitent généralement que l’accueil de leur enfant se fasse d’abord à proximité de leur domicile, si possible dans l’école de leur quartier. Il est toujours difficile d’envisager des éloignements, surtout quand cet éloignement doit se faire en internat. La demande familiale est souvent « accompagnée » par l’école, le psychologue scolaire, un centre de soin, un libéral, un service sociale.

Quand ce n’est pas la famille qui initie la demande de scolarisation adaptée, le point de départ est souvent une équipe éducative organisée par le directeur de l’école. Il faut d’abord vérifier que l’école n’est pas en capacité à faire face aux difficultés du jeune avant de proposer une orientation vers une structure spécialisée. Suite à cette équipe éducative, il est demandé à la famille de faire sa demande d’orientation vers la MDPH. Si la famille ne le fait pas, il est demandé à un enseignant référent d’accompagner la famille dans sa demande.

 

L’étude du dossier par la MDPH

Un dossier est constitué et doit contenir différents formulaires : bilan social, psychologique, scolaire, médical auquel il faut rajouter le dossier de demande à renseigner par la famille.

Ce dossier est ensuite étudié par la commission technique de la MDPH qui émet une proposition de compensation complète dont l’orientation vers un établissement spécialisé. La décision est prise par la commission des droits à l’autonomie (CDA) de la MDPH et ne suit pas forcement la demande de la famille. On ne peut que regretter à ce propos que les critères qui mènent aux décisions ne soiennt pas clairement explicites. Il arrive d’assister en CDA à des décisions qui vont fluctuer fortement sur des situations similaires. L’explicitation et la définition des critères d’orientation permettraient d’éviter cette situation source de recours.

 

Les voies de recours

En cas de désaccord, les parents disposent d’un temps donné pour faire recours et demander une nouvelle étude de leur situation.

A tous moments, les parents peuvent demander à être accompagnés par une personne de leur choix. Ce point n’est pas toujours accepté par les MDPH alors qu’il est légal. (article L 146-8 du Code de l’Action Sociale et des Familles). L’équipe pluridisciplinaire peut demander à se faire assister d’un représentant d’établissement spécialisé ou de service, à la condition que les responsables légaux en fassent la demande.

Lors du recours, les responsables légaux peuvent faire appel à une « personne qualifiée » chargé de proposer des mesures de conciliation (article L 146-10 du CASF). L’engagement d’une procédure de conciliation suspend les délais de recours.

 

Les suites de l’orientation

Suite à la décision de la CDAPH, et en l’absence de contestation par les responsables légaux, le dossier est transmis à l’établissement ou le service désigné sur la notification d’orientation. Par exemple, un jeune reconnu déficient intellectuel et dont les besoins nécessitent une scolarisation en établissement spécialisé va être bénéficiaire d’une notification d’orientation indiquant au moins deux établissements ou services. Ceci est prévu afin que les responsables légaux puissent faire un choix, (souvent limité), de la structure d ‘accueil ou d’accompagnement. Point important, cette notification est valable sur tout le territoire français, même si l’établissement choisi par les responsables légaux n’est pas indiqué sur la notification. Imaginons que la MDPH de Paris indique sur la notification deux établissements dans le XVème et dans le XIIème arrondissement. Rien n’interdit aux parents de demander aux autres établissements de région parisienne d’accueillir leur enfant. C’est la date de notification initiale qui doit être prise en compte pour situer l’enfant dans la liste d’attente des établissements ou services sollicités.

 

Avant tout, garantir la liberté de choix

Tout ce dispositif assez complexe doit garantir la liberté de choix et le projet de vie des familles. Le problème du dispositif est qu’il ne prévoit pas que des familles ne demandent pas l’orientation vers le médico-social et que celle-ci est parfois forcée, que d’autres familles méconnaissent fortement leurs droits et ne font pas les demandes qui leurs permettraient d’obtenir un respect de celles ci.

Il y a une urgence à améliorer l’information faite aux responsables légaux, dans les écoles, dans les services sociaux, à la MDPH. Nous rencontrons encore trop de situations ou les parents ne peuvent exercer leurs droits au choix faute de connaissances. Il est également urgent de revoir certaines procédures existantes, de les simplifier mais surtout de permettre leur accompagnement par des personnes formées afin que les parents se sentent suffisamment soutenus pour exercer leurs droits.  

 

 

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 13:03

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Depuis 2007, la politique gouvernementale en faveur de s personnes handicapées a clairement changé, la phase euphorique de développement des structures en faveur des  enfants reconnus handicapés a cessé, l’heure est à la restructuration, aux économies, aux nouvelles priorités.


Mais qu’elles sont elles ?

Les relations entre les établissements et services spécialisés du médico social et l’agence régional de santé (ARS) sont quelques peu difficile à déchiffrer. La mise en place des agences régionales de santé remplaçant les DASS a désorganisé les services de l’état, rendu flou leurs missions et leurs procédures pour leurs propres agents. La compréhension des nouvelles attentes du financeur pour les associations gestionnaires des établissements et services a été d’autant plus dur que ces attentes mirent du temps à se définir. Le nouveau schéma régional n’est toujours pas très explicite dans les priorités données.

 

 Après quelques années d’attente et de recherche d’une ligne directrice de l’action médico sociale en France, il nous semble avoir enfin compris l’origine des lignes directrices qui sous tendent les décisions de l’ARS. La désinstitutionalisation, largement utilisé dans l’Oise entre 2007 et 2010 est de nouveau à l’honneur. La recommandation européenne CM/rec (2010)2 (https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=1580273&Site=CM&BackColorInternet=C3C3C3&BackColorIntranet=EDB021&BackColorLogged=F5D383) indique clairement les grandes lignes des politiques à venir. Arrêt des créations de nouvelles institutions, fermeture progressive et passage à des « services de proximité ».

Mais de quoi s’agit-il ?  

D’une préférence à l’organisation en réseau plutôt qu’en « équipement », d’une disparition de la notion même d’établissement au profit de celle de « dispositif »

 

 

Nous comprenons alors pourquoi notre dispositif en faveur des enfants présentant des troubles évolutifs du développement est bloqué, malgré la priorité donnée à cette pathologie en 2012. Il est en « institution », le malheureux.

Aujourd’hui, l’EMP de Voisinlieu accueille 6 enfants reconnus autistes. Nous demandons depuis 2008 la reconnaissance de ce fait et des moyens spécifiques pour aider au mieux ces enfants et leurs familles. Nous avons développé un dispositif spécifique en leurs faveurs, tout en le maintenant au sein de notre institution accueillant des enfants déficients intellectuels. Nous appliquons les recommandations de la haute autorité de santé, développons des méthodes de communication renforcées (le MAKATON), et mettons prioritairement l’accent sur le développement de la communication et de la socialisation auprès des jeunes autistes accueillis. Nous mobilisons deux éducateurs spécialisés, une enseignante, deux psychomotriciennes, deux psychologues, une professeur de musique, une pré stagiaire, des locaux importants et des moyens financiers dans ce but. Face à l’intransigeance de l’ARS, nous allons certainement devoir le fermer faute de moyens suffisants pour le faire perdurer.

 

Pour mieux comprendre ces politiques et ce qui les sous tends, nous vous invitons à prendre connaissance de cette fameuse recommandation européenne. 

 

 

Recommandation CM/Rec(2010)2

du Comité des Ministres aux Etats membres

relative à la désinstitutionnalisation des enfants handicapés et leur vie au sein de la collectivité

 

(adoptée par le Comité des Ministres le 3 février 2010,
lors de la 1076e réunion des Délégués des Ministres)
 

 

 

Le Comité des Ministres, conformément à l’article 15.b du Statut du Conseil de l’Europe,

 

Considérant que le but du Conseil de l’Europe est de réaliser une union plus étroite entre ses membres, et que ce but peut être poursuivi, inter alia, en promouvant l’adoption de règles communes ;

 

Rappelant le Troisième Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Conseil de l’Europe (Varsovie, 16‑17 mai 2005) et l’engagement pris par ces derniers de se conformer pleinement aux obligations de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, de promouvoir de manière effective ces droits et de prendre des mesures spéciales pour supprimer toute forme de violence à l’égard des enfants, ainsi que de consolider l’action menée par le Conseil de l’Europe sur les questions relatives au handicap et le soutien accordé à ses travaux sur l’accès équitable à une santé appropriée de qualité et à des services qui répondent aux besoins de la population ;

 

Tenant compte des initiatives prises par le Conseil de l’Europe dans le domaine des politiques relatives à l’enfance, à la famille et au handicap, et les dispositions des instruments juridiques suivants :

 

-          la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (STE n° 5), qui protège les droits de tout être humain, y compris ceux de l’enfant ;

-          la Charte sociale européenne révisée (STE n° 163), notamment le droit des personnes handicapées à l’autonomie, à l’intégration sociale et à la participation à la vie de la communauté (article 15) ; le droit de la famille à une protection sociale, juridique et économique appropriée (article 16) ; le droit pour les enfants et les jeunes de grandir dans un milieu favorable à l’épanouissement de leur personnalité et au développement de leurs aptitudes physiques et mentales (article 17) ;

-          la Convention européenne pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (STE n° 126) ;

-          la Convention européenne sur l’exercice des droits des enfants (STE n° 160) ;

-          la Convention sur les relations personnelles concernant les enfants (STE n° 192) ;

 

Gardant à l’esprit la Recommandation Rec(2006)5 du Comité des Ministres sur le Plan d’action du Conseil de l’Europe pour la promotion des droits et de la pleine participation des personnes handicapées à la société : améliorer la qualité de vie des personnes handicapées en Europe 2006-2015, dont le but est de réaliser des progrès décisifs dans l’égalité des droits en faveur des personnes handicapées et qui promeut une politique non discriminatoire, respectueuse des droits de l’homme, en vue d’améliorer la vie de toutes les personnes handicapées, y compris les enfants et les personnes handicapées ayant des besoins d’assistance permanents et/ou complexes ;

 

Rappelant la Stratégie de cohésion sociale révisée (2004), qui accorde une attention particulière aux groupes susceptibles de devenir vulnérables et prône une démarche inclusive, en mettant l’accent sur la réintégration active des citoyens et des groupes vulnérables ;

 

Faisant référence au « Rapport de la Task force de haut niveau sur la cohésion sociale au 21e siècle » (2007), qui accorde une place fondamentale aux droits de l’homme et les considère comme le pivot essentiel d’une société cohésive, au même titre que la dignité humaine et la considération, en se montrant particulièrement soucieux des intérêts des groupes vulnérables ou potentiellement vulnérables ;

 

Rappelant la Stratégie 2009-2011 « Construire une Europe pour et avec les enfants », qui poursuit et intensifie l’engagement du Conseil de l’Europe en faveur des droits de l’enfant et de la suppression de la violence à l’égard des enfants, avec une attention particulière accordée aux enfants vulnérables, sans protection parentale et/ou handicapés ;

 

Tenant compte des autres résolutions et recommandations du Comité des Ministres, et notamment de :

 

-          la Résolution (77) 33 sur le placement des enfants, qui préconise d’éviter autant que possible le placement, grâce à des mesures préventives d’aide aux familles en fonction de leurs problèmes et de leurs besoins spécifiques ;

-          la Recommandation n° R (79) 17 concernant la protection des enfants contre les mauvais traitements ;

-          la Recommandation n° R (84) 4 sur les responsabilités parentales ;

-          la Recommandation n° R (87) 6 sur les familles nourricières ;

-          la Recommandation n° R (94) 14 concernant les politiques familiales cohérentes et intégrées ;

-          la Recommandation n° R (98) 8 sur la participation des enfants à la vie familiale et sociale ;

-          la Résolution ResAP(2005)1 sur la protection des adultes et enfants handicapés contre les abus ;

-          la Recommandation Rec(2005)5 relative aux droits des enfants vivant en institution ;

-          la Recommandation Rec(2006)19 relative aux politiques visant à soutenir une parentalité positive, qui invite les pouvoirs publics à réunir les conditions indispensables à une meilleure conciliation de la vie de famille et de la vie professionnelle au moyen de dispositions légales et autres, notamment pour permettre aux parents de s’occuper d’un enfant handicapé ainsi que d’un enfant malade ;

 

Soulignant l’importance des conventions suivantes des Nations Unies :

 

-          la Convention relative aux droits de l’enfant (1989), dont sont parties tous les Etats membres du Conseil de l’Europe et dont les principes de base doivent systématiquement guider l’éducation des enfants ;

-          la Convention relative aux droits des personnes handicapées (2006), qui souligne, d’une part, le droit des enfants handicapés à être traités à égalité avec les autres enfants, notamment lorsqu’ils sont confrontés à des désavantages supplémentaires, y compris le droit de s’exprimer sur les questions qui les concernent et, d’autre part, l’existence indispensable de services pleinement accessibles. Les Etats sont invités instamment à mettre en œuvre des campagnes de sensibilisation du public pour nourrir la conscience de la nécessité d’intégrer les enfants handicapés et de la responsabilité collective de défense de leur droit de vivre au sein de la collectivité ;

  

Rappelant les recommandations de l’Assemblée parlementaire, notamment la Recommandation 1666 (2004)

« Interdire le châtiment corporel des enfants en Europe », la Recommandation 1601 (2003) sur « L’amélioration du sort des enfants abandonnés en institutions » et la Recommandation 1698 (2005) sur « Les droits des enfants en institution : un suivi à la Recommandation 1601 (2003) » ;

 

Faisant référence à la Déclaration adoptée par les ministres européens chargés des affaires familiales lors de leur 28e session (Lisbonne, Portugal, 2006), qui souligne la nécessité d’adopter des programmes visant à offrir un soutien adapté aux familles ayant des enfants handicapés ;

 

Reconnaissant que, comme le prévoient les différents instruments juridiques internationaux du Conseil de l’Europe, ainsi que l’article 3 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, l’intérêt supérieur de l’enfant doit primer sur toute autre considération ;

 

Reconnaissant que l’enfant est une personne jouissant de droits, y compris du droit d’être protégé, de participer, d’exprimer son point de vue, d’être écouté et entendu ;

 

Conscient du fait que le placement des enfants en institution augmente sérieusement les inquiétudes quant à sa compatibilité avec l’exercice des droits de l’enfant ;

 

Reconnaissant que le regard porté sur les personnes handicapées doit évoluer en profondeur pour conduire à des pratiques inclusives et non discriminatoires ;

 

Prenant acte de la nécessité d’une démarche transversale et coordonnée à tous les niveaux de gouvernement,

 

Recommande aux gouvernements des Etats membres de prendre toutes les mesures législatives, administratives et autres adaptées à cette situation et respectueuses des principes énoncés en annexe de la présente recommandation, afin de remplacer l’offre institutionnelle par des services de proximité dans un délai raisonnable et grâce à une démarche globale.

 

 

Annexe à la Recommandation CM/Rec(2010)2 

 

 

I.          Cadre général et principes fondamentaux

 

1.         Pour la réussite de la promotion de la désinstitutionnalisation des enfants handicapés et de leur vie au sein de la collectivité, il faudrait tenir compte des principes fondamentaux suivants, consacrés par les instruments juridiques internationaux :

 

1.1.      tout enfant bénéficie de droits ; les enfants handicapés jouissent par conséquent, comme les autres, des mêmes droits à la vie de famille, à l’éducation, à la santé, à la protection sociale et à une formation professionnelle ; la participation de l’ensemble des parties prenantes à un programme à long terme s’impose pour garantir aux enfants handicapés la faculté d’exercer les mêmes droits que les autres enfants et de jouir des droits sociaux sur un pied d’égalité avec eux ;

 

1.2.      tout enfant handicapé devrait vivre au sein de sa propre famille, c’est-à-dire dans le cadre naturel pour la croissance et le bien-être de l’enfant, sauf si des circonstances exceptionnelles y font obstacle ;

 

1.3.      il incombe au premier chef aux parents d’élever leur enfant et d’assurer son épanouissement ; le choix de la manière dont ils satisfont les besoins de l’enfant leur revient, sous réserve que leurs décisions soient prises en connaissance de cause dans l’intérêt supérieur de l’enfant et que ces décisions soient manifestement conformes à cet intérêt ;

 

1.4.      l’intérêt supérieur de l’enfant prime sur toute autre considération dans les décisions qui le concerne et ce principe devrait s’appliquer également à l’enfant handicapé ;

 

1.5.      lorsque la famille ou le prestataire de services n’agit pas dans l’intérêt supérieur de l’enfant handicapé, ou si ce dernier est maltraité ou négligé, il appartient à l’Etat d’intervenir, par le biais de ses organismes publics et dans le cadre générique de la protection de l’enfance, afin de protéger l’enfant et de faire en sorte qu’on pourvoit à ses besoins ; si, dans cette situation exceptionnelle, l’enfant est pris en charge en dehors de sa famille, cette prise en charge devrait se faire dans un cadre accueillant, être bien réglementée et viser à préserver les liens familiaux ;

 

1.6.      il incombe à l’Etat d’assister les familles de manière à ce qu’elles puissent élever leur enfant handicapé à la maison et, notamment, de réunir les conditions nécessaires qui leur permettront de mieux concilier vie de famille et vie professionnelle : l’Etat devrait, par conséquent, financer et mettre à leur disposition tout une gamme de services d’excellente qualité parmi lesquels les familles d’enfants handicapés pourront choisir diverses aides adaptées à leurs besoins.

 

II.         Désinstitutionnalisation et processus de transition au niveau national

 

2.         La désinstitutionalisation exige un certain nombre d’actions générales destinées à conforter l’approche stratégique au niveau national en impliquant toutes les parties prenantes. Compte tenu du temps considérable qu’exigera le processus de désinstitutionalisation, il est indispensable de mettre en place une procédure de transition soigneusement planifiée et structurée. La participation au programme de représentants gouvernementaux s’impose dans tous les domaines d’intervention qui ont trait à l’existence des enfants handicapés. Ces aspects essentiels devrait être pris en compte :

 

2.1.      un système national, multidisciplinaire, pour identifier et évaluer les capacités et les besoins ;

 

2.2.      des programmes d’entraide pour les parents ;

 

2.3.      la fourniture de divers services (aide aux familles, soutien psychosocial, aide financière, soutien éducatif, soutien pédagogique, etc.) ;

 

2.4.      la prise en compte appropriée des besoins de chaque enfant et de sa famille ;

 

2.5.      l’accès à diverses mesures offrant aux familles un temps de répit pour éviter les situations de crise ;

 

2.6.      la continuité des services et l’anticipation des périodes de transition (enfance/adolescence, période préscolaire/scolaire et scolaire/adulte) ;

 

2.7.      l’implication active de la famille, qui doit être favorisée et soutenue, et son appropriation de la situation.

 

3.         La construction de nouveaux établissements devrait être découragée, en s’abstenant d’autoriser et de financer les projets de ce type.

 

4.         L’action, la planification stratégique et la coordination des pouvoirs publics à l’échelon national, régional et local dans le cadre du processus de désinstitutionnalisation devraient être menées en fonction des quatre axes suivants :

 

a.         la prévention du placement en institution ;

b.         la prévention de la prolongation d’un séjour en institution initialement prévu pour durer peu de temps ;

c.         la désinstitutionnalisation de tous ceux qui se trouvent en institution ;

d.         la création de services de proximité.

 

5.         La désinstitutionalisation devrait être considérée comme un processus continu, à contrôler en permanence, et il importe d’être vigilant pour éviter tout retour à l’institutionnalisation.

 

6.         Le passage des services en institution aux services de proximité devrait être géré en anticipant les résistances au changement, en combattant les préjugés et en supprimant toute entrave. Les deux catégories de services pourraient être fournies parallèlement durant cette période.  

 

7.         Au cours de cette transition, l’engagement en faveur des droits de l’enfant vaut également pour les enfants placés en institution ou bénéficiant d’autres soins de substitution. Leur intégration ou réintégration réussie devrait être aussi rapide que possible et il importe de vérifier régulièrement que l’intérêt supérieur de l’enfant est respecté ; les parents devraient bénéficier d’un soutien aussi large que possible, afin que l’enfant se réinsère dans sa famille et dans la société de façon harmonieuse.

 

8.         Il faudrait adopter une législation spécifique chargeant les autorités compétentes de constituer de nouveaux réseaux de services de proximité et fixant un délai au-delà duquel le placement des enfants en institution prendra fin. Cette démarche devrait être associée, chaque fois que le besoin s’en fera sentir, aux politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Il importe également de tenir compte des mesures prises en vue d’améliorer la gouvernance des services sociaux et des organisations non gouvernementales (ONG) qui exercent leurs activités dans le domaine de la protection sociale.

 

9.         Toute nouvelle législation, politique ou orientation devrait être coordonnées pour veiller à ce qu’elle soit appliquée équitablement, dans l’intérêt des enfants handicapés, et pour que l’engagement en faveur de ceux-ci transparaisse implicitement dans tous les textes législatifs et administratifs. Il serait important, à cette fin, de nommer un médiateur ou un commissaire chargé de l’enfance, ou de renforcer ses attributions. Il convient, le cas échéant, d’établir un calendrier pour la révision de la législation et de fixer précisément les objectifs à atteindre et les étapes à franchir, de façon à pouvoir évaluer les progrès réalisés.

 

10.       Les organisations de parents et les ONG qui les représentent devraient être associées à l’établissement de services de proximité, et leurs compétences devraient être mises à contribution tout au long du processus de transition.

 

11.       Des fonds devraient être alloués au niveau interne et pourraient être sollicités auprès d’instances internationales pour faciliter et soutenir le processus de transition. Les pays qui rencontrent des difficultés devraient pouvoir demander à la communauté internationale de mettre à leur disposition son savoir-faire ou d’autres formes d’aide.

III.        Alternative au placement en institution

 

12.       Exceptionnellement (par exemple en cas d’abus ou de négligence), s’il est impossible que l’enfant vive dans sa famille ou dans une famille d’accueil, il conviendrait de le placer dans un cadre de vie de petite dimension, aussi proche que possible de l’environnement familial, en guise d’alternative au placement en institution.

 

IV.        Initiatives considérées comme des conditions préalables à la mise en œuvre des principales stratégies

 

13.       Les initiatives considérées comme des conditions préalables à la mise en œuvre des principales stratégies sont déterminantes pour la réussite des mesures prises dans le cadre du processus de réforme ; elles devraient :

 

13.1.     évaluer les besoins individuels des enfants, et à les réexaminer régulièrement, afin de mettre en place un programme personnalisé pour assurer leur insertion sociale. Il convient que les services de proximité répondent aux besoins recensés ;

 

13.2.     aider les enfants qui risquent d’être placés en institution et à trouver des solutions de remplacement ;

 

13.3.     mettre en place une base juridique solide et des normes de qualité applicables aux services fournis ; la qualité de la prestation de service devrait être contrôlée ou évaluée régulièrement ;

 

13.4.     évaluer les services en place et les besoins des autres parties prenantes, comme les prestataires de services, les familles, etc. ;

 

14.       Il importe tout autant de disposer de ressources humaines et financières suffisantes, d’assurer la formation continue du personnel et de sensibiliser le grand public aux besoins spécifiques des enfants handicapés.

 

15.       Des fonds devraient être affectés à la recherche, au contrôle et à l’évaluation. La première étape de la création d’une infrastructure de recherche devrait consister en l’établissement d’un document faisant autorité, qui décrive les services destinés aux enfants handicapés et la situation de leur prise en charge en institution dans le pays, accompagné d’un audit des services de proximité. Le recensement des besoins des enfants handicapés et de leurs familles, ainsi que l’examen des difficultés qui poussent les familles à demander le placement de leur enfant hors du domicile familial, permet d’évaluer les aspects des services de proximité qu’il convient de renforcer.

 

a.         Prévention du placement en institution

 

16.       La création de nouvelles institutions et le placement de nouveaux enfants handicapés en institution devraient être évités. C’est pourquoi il importe de prendre aussi vite que possible des mesures préventives d’aide aux enfants et aux familles, en fonction des besoins qui leur sont propres.  

 

17.       Les mesures de prévention du placement en institution devraient consister en une évaluation et un contrôle réguliers des besoins des enfants (une ou deux fois par an), l’établissement d’un projet d’épanouissement personnalisé et l’application de normes de qualité à la prestation des services.

 

b.         Prévention de la prolongation d’un séjour initialement prévu pour durer peu de temps

 

18.       Des mesures devraient être prises pour éviter toute prolongation inutile d’un séjour en institution initialement prévu pour durer peu de temps. Il importe que les courts séjours demeurent une exception, qu’ils soient soigneusement contrôlés et n’aboutissent pas à un placement en institution. Les mesures de prévention du placement en institution sont en principe également applicables à cette situation.

 

c.         Désinstitutionnalisation de tous ceux qui se trouvent en institution

 

19.       Les enfants ont droit à un contrôle et à une réévaluation réguliers de leur placement en institution, de manière à ce qu’ils puissent bénéficier de services adéquats de la part de la collectivité.

d.         Création de services de proximité

 

20.       Un plan d’action national devrait être établi ainsi qu’un calendrier prévoyant un arrêt des nouveaux placements en institution et leur remplacement par un réseau étendu de services de proximité. Des services de proximité devraient être mis en place. Des programmes intégrés pour soutenir la vie au sein de la collectivité, y compris les services, devraient être élaborés.

 

21.       Il faudrait mettre en place un mécanisme d’accès qui permette, à partir d’une évaluation des besoins, d’orienter les familles vers des services et une assistance de proximité.

 

22.       Une priorité absolue devrait être accordée au financement et à l’établissement d’un ensemble de services de proximité pour les enfants handicapés et leur famille, afin d’éviter le placement de ces enfants, et ce par le biais :

 

22.1.     d’une évaluation opportune et affinée des capacités et besoins ;

 

22.2.     d’une bonne coordination des soins de santé et de la protection sociale ;

 

22.3.     de programmes d’intervention précoce ;

 

22.4.     de diverses possibilités d’enseignement classique et spécialisé.

 

23.       Certains enfants handicapés peuvent avoir besoin de services plus intensifs ou plus spécialisés afin de répondre à leurs besoins complexes ; cette exigence devrait être envisagée comme une incitation à la mise en place de structures de proximité de grande qualité et non comme un obstacle à leur insertion dans un cadre ordinaire.

 

24.       Grâce à un système global de soutien des familles d’enfants handicapés (comportant une aide financière pour compenser les coûts supplémentaires occasionnés par le handicap de leur enfant, ainsi que diverses formes de soutien ordinaire au quotidien, tels que les centres d’accueil de jour), celles-ci devraient pouvoir mener une existence offrant les mêmes possibilités que celles dont jouissent les autres familles. Il faudrait mettre à disposition des parents, frères et sœurs de l’enfant handicapé des services qui leur accorderaient un moment de répit ainsi que des informations et des conseils spécialisés, tout en permettant à l’enfant de s’épanouir.

 

V.         Approche intégrée (« mainstreaming »)

 

25.       Des mesures visant à défendre l’intérêt des enfants handicapés dans tous les domaines d’intervention publique devraient être prises. L’ensemble des ministères et des autres instances compétentes devraient veiller, dans leurs travaux, aux intérêts et aux besoins des enfants handicapés, dans le respect d’une approche intégrée ou de leurs responsabilités sectorielles. A l’échelon national, les différents ministères devraient également adopter des politiques cohérentes en faveur de la désinstitutionnalisation (y compris en matière de gestion des ressources humaines et d’aide à la formation), afin de garantir le renforcement, la reconnaissance et l’utilisation à bon escient des compétences spécialisées. A l’échelon régional ou local, devraient être élaborées des politiques transparentes de délégation de services, que ce soit au moyen de la législation, sur la base du volontariat ou de manière indépendante. 

 

26.       Les services pour enfants handicapés devraient être proposés principalement dans des structures classiques. L’approche intégrée ou la responsabilité sectorielle devrait être considérée comme la norme et non comme l’exception. Il s’agit d’aider les organismes travaillant au service de tous les enfants à renforcer leurs compétences et leurs capacités pour pouvoir répondre équitablement aux besoins des enfants handicapés.

 

27.       La collectivité devrait être mise à contribution et prendre conscience de ses responsabilités et de ses obligations envers les enfants handicapés.

 


28.       A l’avenir, les services classiques, notamment les centres d’accueil de jour, les structures destinées aux jeunes enfants, les lieux de culte, les établissements scolaires et les centres de loisirs devraient être tenus d’accepter les enfants handicapés et de mettre à leur disposition les moyens nécessaires à leur insertion et à leur participation. Chaque fois que cela s’avérera possible, leur scolarité ou formation professionnelle devrait se dérouler, à tous les stades de leur éducation, dans les établissements fréquentés par les autres enfants et ils devraient bénéficier du soutien qui facilitera leur scolarité et leur formation effectives au sein des systèmes d’éducation classiques. Lorsque le recours à des établissements scolaires ou à des unités spécialisées est jugé indispensable ou utile, ceux-ci devraient être associés à ceux de l’enseignement classique et devraient être aidés à établir des passerelles et à s’ouvrir à la communauté locale.

 

29.       De même, les soins de santé devraient être prodigués par des professionnels de santé non spécifiques, et ce dans des cliniques, cabinets ou hôpitaux ordinaires. Lorsque des interventions spécialisées se révèlent nécessaires, il serait préférable qu’elles aient lieu dans un cadre local. Les évaluations et la consultation d’un expert peuvent bien souvent être effectuées dans le cadre de vie habituel des enfants handicapés, ce qui leur permet d’éviter de parcourir de longues distances pour bénéficier d’un service et d’optimiser la pertinence des conseils donnés.

 

30.       L’un des avantages de ce type d’intégration est que les enfants handicapés s’adaptent mieux à leur environnement local et sont en contact avec les autres enfants qui, à leur tour, apprennent à vivre à leurs côtés et les voient en premier lieu comme des enfants. L’autre avantage est que les soins, les services et l’aide mis à la disposition des enfants handicapés peuvent être évalués selon des critères de référence valables pour tous les enfants.

 

31.       Tous les services devraient être conçus et proposés de façon à préserver les liens familiaux et à favoriser de bonnes relations entre intervenants, qu’il s’agisse ou non de professionnels.

 

32.       Les prestataires de services ordinaires en matière d’éducation, de santé et d’aide sociale devraient recevoir, dans des centres d’excellence locaux, une formation supplémentaire et une assistance qui leur conférera les compétences requises pour travailler avec les enfants handicapés en général et leur permettra de faire face à chaque cas particulier. Ces services devraient comporter toute une gamme d’aides personnalisées aux enfants handicapés, de manière à ce qu’ils puissent aspirer à la même existence et avoir les mêmes attentes que les autres enfants de leur âge. Ils ont en effet le droit de mener une existence de plus en plus indépendante et autonome, de posséder les objets qu’on désire à leur âge et de bénéficier d’une assistance technologique, notamment en matière de mobilité et de communication, en fonction de leurs besoins.

 

33.       Des principes d’inclusion et de conception universelle devraient être adoptés pour l’ensemble des organismes publics au service des enfants, des logements subventionnés et des projets de quartier. Les transports devraient notamment être accessibles à tout enfant ou adulte. La coordination et la qualité de la prestation de service devraient être assurées.

 

34.       L’approche intégrée ou la responsabilité sectorielle exige que les organismes de santé, d’éducation et d’aide sociale prennent en compte les enfants handicapés dans leurs programmes et services dès leur création.

 

VI.        Coordination et qualité de la prestation de service

 

35.       Certains enfants handicapés ont besoin d’une assistance accrue dans divers domaines : soins de santé, aide sociale, développement éducatif, assistance technique, soutien psychologique, aide à la prise de décision et à la gestion de la vie quotidienne. Ils ont par ailleurs besoin qu’on les aide à nouer et à entretenir des relations sociales, et à sortir de l’isolement et de l’exclusion sociale. Une coordination spécialisée entre les professionnels et les organismes, notamment pour les enfants handicapés qui ont besoin d’un soutien considérable et d’une assistance intensive, devrait être prévue.

 

36.       Afin de parvenir à un juste équilibre entre une assistance générale et une assistance spécialisée, des centres d’excellence, encourageant les partenariats entre les prestataires de services, les ONG, ainsi que les instituts de recherche et d’enseignement, devraient être créés et financés convenablement en vue :

 

36.1.     de focaliser les compétences existantes sur les handicaps et les troubles graves, complexes ou rares, notamment ceux qui engendrent des besoins particulièrement difficiles à satisfaire ;

 

36.2.     d’aider les prestataires ordinaires de services d’éducation, de soins de santé et de services sociaux à élaborer et mettre en œuvre des programmes d’assistance spécialisés ;

 

36.3.     d’améliorer le travail en partenariat pluridisciplinaire ;

 

36.4.     de faire connaître les travaux de recherche et d’étoffer les éléments d’appréciation sur lesquels fonder la mise en pratique, grâce au travail des centres d’excellence nationaux et internationaux et aux programmes universitaires affiliés ;

 

36.5.     d’assurer ou de faciliter l’accès aux conseils, aux informations, à l’assistance socio-psychologiques, et à des services de santé spécialisés multidisciplinaires pour les enfants handicapés et leur famille.

 

37.       A l’échelon régional, une coopération étroite s’impose entre les organismes et les professionnels. Il importe de recenser, dans un registre prévu à cet effet, les enfants et les familles ayant besoin d’une assistance ; ces informations devraient être uniformisées pour pouvoir être réunies sous forme de compilation à l’échelon régional et national. Les données en question devraient ensuite être conservées de manière à pouvoir être consultées à des fins de comparaison et de recherche internationales, conformément aux protocoles adéquats de protection des données.

 

VII.       Associer les enfants handicapés et leurs familles au processus de mise en place des services

 

38.       Il est indispensable de faire évoluer le mode d’élaboration et d’offre des services destinés aux enfants handicapés et à leurs familles en y faisant participer ces derniers. Les enfants handicapés devraient avoir leur mot à dire dans la manière dont on les traite et, à mesure qu’ils grandissent, ils devraient être autorisés à décider de leur propre avenir.

 

39.       Les jeunes personnes handicapées devraient être encouragés de plus en plus à prendre seuls leurs décisions et à mener leur vie quotidienne comme ils l’entendent. Les proches parents devraient eux aussi pouvoir intervenir en toute indépendance et influer utilement sur l’évolution des services auxquels ils recourront.

 

 

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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 05:59

 

Faire vivre un conseil de la vie sociale (CVS) en Institut médico éducatif (IME) 

Ref : Le Décret n° 2004-287 du 25 mars 2004 relatif au conseil de la vie sociale et aux autres formes de participation institués à l'article L. 311-6 du code de l'action sociale et des familles

 

L’Emp de Voisinlieu et le SSSI se sont  doté depuis maintenant 10 ans d’un conseil de la vie sociale. Le bilan de ces 10 ans est mitigé`. Nous pouvons nous satisfaire des réalisations et des avancées, nous pouvons relever les insuffisances et les difficultés liées à ce type de dispositif. 

 

Historiquement, nous souhaitions améliorer les relations avec les familles, le dialogue social, la prise en compte de l’avis des usagers, et si possible, se servir du CVS comme d’un lieu possible d’animation de l’établissement et du service.

 

La premier élément à indiquer est « qu’il n'est pas obligatoire lorsque l'établissement ou service accueil majoritairement des mineurs de moins de onze ans »(article d 111-3 du CASF), Lorsque le conseil de la vie sociale n'est pas mis en place, il est institué un groupe d'expression ou toute autre forme de participation.

 

Ces dispositions sont liées à la particularité des IME avec un secteur de recrutement souvent géographiquement étendu et une participation au CVS rendue difficile par l’éloignement de bon nombre de familles. A la différence d’un établissement adulte ou les usagers sont sur place, ou d’un établissement scolaire généralement sectorisé, les IME doivent demander aux parents un effort supplémentaire pour venir participer à des réunions concernant indirectement leur enfant car ayant comme sujet la vie de l’institution. Le choix, par exemple, des questionnaires de satisfaction, palliatif possible d’un CVS, s’explique par cette difficulté à mobiliser sur des durées longues les parents volontaires.

 

Malgré cela, nous avions constaté un élan très fort lors de la création du CVS avec des réunions rassemblant plus de 20 personnes sur des thèmes tel que la « présentation du budget prévisionnel », sujet plus qu’obscur pour la plupart des familles et bien loin de leurs préoccupations premières. Les familles mobilisées sur les postes de présidence, de vice présidence et de secrétariat semblaient trouver dans le CVS un moyen de renouer contact avec une institution dont on pouvait penser qu’elle avait quelque part ignoré des demandes de collaborations plus fortes. Dans la foulée de la création, nous avons organisé une rencontre avec les familles sur le thème des questions d’adolescence (une trentaine de participants), puis crée quelques années plus tard une « kermesse » annuelle dont l’organisation était  confiée au CVS. Cette kermesse en est à sa 6ème édition en 2013 et connait chaque année un succès indéniable en attirant à chaque fois plus d’une centaine de personnes. Les stands sont tenus par des professionnels et des parents avec l’aide des jeunes.  

Des thèmes comme la communication avec les familles ont souvent été débattus au CVS et on permit d’améliorer les accompagnements au sein de l’institution. Depuis l’année dernière, un « conseil des jeunes » vient compléter le CVS et doit remonter au CVS les demandes et avis des enfants.

 

Un questionnaire de satisfaction a été élaboré par le CVS et les résultats décodés par les représentants légaux. Ses résultats ont, comme bien souvent, amenés peu d’informations nouvelles sur lesquelles bâtir de nouvelles propositions.

Le CVS fut ainsi un lieu vivant et dynamique, permettant l’expression croisée des parents, des jeunes, des professionnels et de l’association.

 

Depuis quelques années et le départ des familles qui structuraient le CVS, nous avons rencontré un fort problème de renouvellement des « cadres ». Certains parents sont membre du CVS depuis 5 ou 6 ans et ont l’envie légitime de céder leur place à d’autres. Les participations spontanées de parents (tous les parents sont invités à tous les CVS) se raréfient, le calendrier des réunions peine à être respecté.

 

Nous sommes actuellement confrontés à une vraie crise d’identité de ce conseil. Quel en est sa finalité une fois que les relations familles-établissement ont été établies?

 

Pour répondre à cette question, il nous faut revenir au texte originel. Qu’indique t-il ?

 

Le nombre de participants est limité : 2 représentants des parents, 1 des professionnels, 1 de l’institution. Notre volonté première qui était de l’ouvrir au plus grand nombre (4 représentants des responsables légaux, 3 des professionnels, 1 de l’association) a peut être usé un nombre important de volontaires.

 

 L’ordre du jour est établi par le président qui est obligatoirement un représentant des usagers : La pauvreté des questions posées en CVS peine à nourrir les débats et neutralise tout enjeu. Le sujet principal est la kermesse, sujet auquel s’ajoute celui du budget prévisionnel (présentation obligatoire). Les réunions rentrent alors dans une sorte de routine. En septembre ou octobre, bilan de la kermesse et thématique de la rentrée, janvier, le budget prévisionnel, avril et mai la préparation de la kermesse. Pour le reste, cela fait plusieurs années qu’aucune question importante n’a été posée. L’ordre du jour est très réduit et les invitations envoyées à l’ensemble des familles n’attirent pas les foules.

 

La participation des jeunes est recherchée : L’agrément de l’établissement et du service (situation de handicap lié à un état de retard mental) gène la participation des jeunes. Pour pallier à cela nous avons mis en place un conseil des jeunes avec élection et réunion des représentants (groupe d’expression, article 19 du texte de référence) . Mais cette nouvelle instance officieuse vide de nouveau l’instance CVS d’une composante importante : celle des principaux concernés, les jeunes.

 

Quelle évolution ?

 

Si cette instance connait actuellement une crise importante de participation, son bilan reste très intéressant et son utilité n’est pas remis en cause, c’est son animation et le renouvellement de ces membres qui nous pose problème. Nous envisageons actuellement

 

Un nouveau questionnaire de satisfaction, plus complet et plus ouvert pour faire régulièrement remonter des sujets à débattre et alimenter l’ordre du jour.

 

De nouvelles élections des représentants légaux et une modification du règlement intérieur pour limiter le nombre de membres.

 

Des liens plus fort entre le conseil des jeunes et le CVS

 

Une amélioration de la communication faite autour des réunions et des comptes rendus de CVS

 

 

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 12:02

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Nous souhaitons à tous les jeunes, toutes les familles et tous les professionnels une bonne rentrée à l'EMP et au SSSI.

Notre établissement et notre service ont repris depuis lundi leurs activités d'accompagnement et d'accueil des 130 jeunes et familles qui bénéficient de nos activités.

Cette année nos priorités à l'EMP seront l'évaluation interne de nos pratiques, la réecriture du projet d'établissement, la préparation à l'évaluation externe.Tout cela va nous amener à réflechir au sens de nos actions, à nos organisations, aux relations avec les familles et les partenaires. L'objectif étant toujours d'améliorer la qualité du service rendu et d'adapter nos fonctionnements aux évolutions de la société et aux nouveaux besoins: des demandes de temps partagé, d'aménagement des journées, d'intervention à domicile, des situations plus complexes, de nouvelles exigences. Une réflexion est en cours sur la référence éducative, le projet individualisé, l'intervention au domicile et auprès des familles, l'engagement dû aux jeunes et à leur famille.

Des discussions sont toujours en cours avec l'agence régional de santé sur le financement de notre section autiste de 6 places. Ce financement ne pourra apparement se trouver que dans le nouveau plan national en faveur de l'autisme.

Point sensible de cette rentrée, nous suspendons notre collaboration avec l'IME "les papillons blancs" de Beauvais sur le dispositif de classe extériorisé de l'école de l'Europe. Nous remercions très chaleureusement toute l'équipe pédagogique de cette école et nottament leur directrice dont nous avons pu apprécier l'accueil, la disponibilité et la gentillesse. 

 

 

Au SSSI, nous allons développer le nouveau dispositif d'accompagnement 16-20 ans afin d'améliorer l'entrée dans le monde du travail et l'accompagnement dans la formation professionnel.Des thématiques de formation vont également être abordées, au maximum par le biais de formations internes suivies par l'ensemble de l'équipe.

 

 

 

 

 

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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 10:53

 

Intervention du professeur Claude Bursztejn. Président de l’association nationale des CRA

 

 

Troisième volet de notre série d'article sur le sujet de l'autisme, nous présentons ici un résumé des conseils proposés par le Pr Bursztejn tenus lors d'une formation sur les recommandations de bonnes pratiques. 

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L’hétérogénéité des pratiques complique leur mise en oeuvre.

  1. Il est important de présenter aux parents des discours compatibles entre eux.
  2. Il faut associer les parents à l’élaboration du projet d’accueil, faire attention à la fratrie dès  les premières rencontres.
  3. Il faut développer des modalités de réponses variées aux sollicitations de la fratrie. Soutien psy individuel, groupes thématiques « parents enfants fratrie », groupes de parole, activités conjointes avec la famille.

 

Il faut effectuer des évaluations régulières dans différents domaines

  1. Évaluation initiale au plus tard dans les 3 mois qui suivent la première consultation
  2. Evaluation fonctionnelle au minimum annuelle
  3. Utilisation par toute une équipe de proximité d’outils validés.
  4. Suivi somatique au minimum annuel
  5. Evaluation complémentaire par une équipe spécialisée tous les 2 ans entre 2 et 6 ans et surtout aux périodes de transition.
  6. Communication et explication à la famille, au cours d’une consultation, des objectifs, des tests utilisés, etc.

 

Il faut lier les évaluations et les élaborations de projet individualisé.

  1. Définition des interventions à mettre en œuvre est la finalité première de l’évaluation
  2. Prise en compte de considérations (limiter les sur ou sous stimulations)
  3. Mention dans le projet individualisé : objectifs fonctionnels à atteindre dans chacun des domaines ciblés à l’issue de l’évaluation
  4. Mettre en relation des moyens pour atteindre ces objectifs
  5. Définir qui doit les réaliser.

Il est recommandé une supervision

 

Il existe différents types d’interventions en fonction de leur importance :

 

  1. Précoce : Proposer des interventions individualisées précoces, globales et coordonnées.
  • Il est nécessaire de rester prudent vis à vis des méthodes présentées comme exclusives, comme permettant de supprimer complètement les manifestations des TED.

 

  • Mise en œuvre, dans les 3 mois qui suivent le diagnostic de TED, d’interventions individualisés

 

  1. Secondaire :

Si les interventions précoces ne sont pas possibles, interventions ciblées sur la communication et le langage (2 à 4 séances d’orthophonie par semaine) ou tout autre moyen de communication (image, picto, écrit) chez l’enfant de moins de 6 ans sans langage oral.

 

  1. Tertiaire :

Implication des parents pour assurer la cohérence des modes d’interactions avec l’enfant.

Offrir la possibilité d’assister ou de participer à des séances

 

 

Prévenir les comportements problèmes :

  1. La mise en place de communications est une compétence à développer pour limiter des comportements problème.
  2. Il faut adapter l’environnement pour réduire les causes de comportements problèmes
  3. Il est utile de rechercher des causes organiques dans le cas d’un changement de comportement.

 

Encadrer les prescriptions médicamenteuses.

  1. Prescription non systématique de psychotropes.
  2. Recueil de l’accord des parents

 

Assurer la cohérence, la continuité et la complémentarité des interventions tout au long du parcours de l’enfant adolescent.

  1. Porté par l’équipe de proximité
  2. Cohérence avec le projet de vie de la famille et du jeune, le PPC, le PPS.
  3. Désignation d’une personne référente du projet
  4. Information et sensibilisation des équipes des établissements scolaires.

 


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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 15:06

Intervention du Professeur Barthelemy, centre de pédo psychiatrie de Tours

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La démarche défendue par le professeur Barthelemy est de mieux comprendre la pathologie autistique pour améliorer l'aide. Son approche est d'abord une approche fonctionnaliste.

 

  1. Principaux symptomes :
  • L’altération qualitative des relations sociales est le déficit clé de l’autisme.
  • Les principaux marqueurs précoces visibles sont de ne pas avoir ou de peu posséder d’interactions sociales. Passivité, intérêt détourné, n’aime pas être touché, pas d’anticipation, défaut de contact œil-oeil. Impression de surdité, cris inhabituels. (Sauvage 1988)
  • Les résultats à la BECS montrent qu'un enfant autiste de 7 ans présente un profil très hétérogène mais dont une grande partie des domaines est inférieur au score d’un enfant de 18 mois.
  • Présence d'une triade autistique : Interaction sociale, communication sociale, imagination sociale sont défaillants.
  • Mais l'enfant présente également un attachement à la similitude, des troubles sensoriels et moteurs. Source de gênes au quotidien.
  • Corrélats cérébraux : Un des premiers signes visible est le tour de tête. Le périmètre crânien avant la naissance et un petit peu plus petit que la moyenne puis vers un an, le périmètre est plus important et par la suite il revient à la normal.
  • Un phénomène particulier est la régression autistique: vers 18 mois, dans le syndrome de retz par exemple, l’enfant se renferme. L’origine est en lien avec une maladie neurologique.
  • La question de la gestion des émotions est également première.

On retrouve également

  • Un défaut du traitement de l’information visuelle,
  • Peu ou pas de réponses aux interpellations vocales.
  • Un défaut de l’interprétation des indices corporelles donnés par autrui. Le regard ne se pose pas sur les points d’indice : yeux, bouche,etc. il se balade de manière beaucoup plus vaste.
  • Une sensibilité moindre au son de la voix humaine. Ce phénomène se perd chez les adultes.

 

  1. Quelles stratégies de compensations? CCNE 2007
  • Structurer, rendre prévisible, apporter une récurrence qui aide à l’installation dans une vie connue.
  • Accentuer sur le visuel.
  • Repérage dans le temps
  • Soutenir la compréhension avec des supports visuels adaptés à chaque personne.
  • Approche multiaxiale globale préconisée.

 

Enjeux actuels: les marqueurs de changement. 

 

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 09:40

Nous inaugurons dans ce blog une série d'articles consacrés aux bonne pratiques auprès des personnes autistes et ce à l'occasion de l'année de l'autisme et de la sortie des recommandations émises par la haute autorité de santé et l'ANESM à ce sujet.

(http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_935617/autisme-et-autres-troubles-envahissants-du-developpement)

 

Le but de ces recommandations est d'aller au delà des querelles pour obtenir un consensus sur l'état actuel des connaissances ainsi que sur les pratiques à porté auprès des personnes autistes et présentant un TED. La première des interventions publiées est celle de M Aussilloux et concerne la connaisance actuelle que nous possédons sur cette pathologie.

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Intervention de M Charles Aussilloux, CRA languedoc-montpellier.

 

 

Un état des lieux des connaissances a été fait par la haute autorité de santé. Sont exclus les études en cours.

La méthode employée fut celle du consensus partagé. Il a fallu 1,5 ans pour compiler les recherches sur le sujet. (Voir site de l’HAS. : livret récapitulatif.)

Un système de grade de fiabilité est mis en place. Le grade des recommandations ne reflète pas l’importance clinique des recommandations, il indique la fiabilité des recommandations.

 

 Référence : CIM-10 classification internationale des maladies

Les TED (F84) sont un groupe de troubles. Les troubles du spectre autistique recouvrent les mêmes pathologies mais les TED recouvrent des catégories alors que les TSA recouvrent des dimensions.

 

Prévalence en 2009 chez les moins de 20 ans :

autisme infantile : 2/1000

TED : 6 à 7 pour 1000  dont TED avec retard mental : 2 à 3/1000 ; TED sans retard mental : 4/1000 ?

 

TED présents dans toutes les couches sociales, 4 fois plus fréquents chez les garçons que chez les filles.

Concordance entre jumeaux monozygote varie de 70 à 90%

Un fait apparaît clairement, que la théorie de la perturbation relationnelle mère enfant est éronnée.

 

Dans l’autisme infantile : 70% présentent un retard mental associé.

Pathologie associée : Syndrome de rett, X fragile,

Consensus de plus en plus large sur la nature neuro développementale des TED.

 

Devenir des TED :

Diagnostic initial se modifie peu alors que les symptomes varient.

La communication et le langage peuvent s’améliorer durant la vie entière, surtout la non verbale.

S'il n'y a pas de langage fonctionnel à 5 ans, probabilité de l’acquérir par la suite est faible

10% des autismes infantiles ne développent pas de langage.

Interaction sociale est le point le plus faible des symptômes exprimés.

Niveau intellectuel est le facteur le plus prédictif de l’évolution socio cognitive.

Précocité  des interventions est un facteur positif d’évolution des troubles.

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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 10:08

                                 Ce qui change dans le médico social: 

                                 Intervention de M Jacques Hardy.

 

 

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Lors des journées nationales du sanitaire et médico social des PEP, M Jacques Hardy, professeur des université, ancien directeur de l'école des hautes études en santé public, ancien président de l'institut français du sang, avocat au barreau de Paris a présenté ce qui pourrait être un positionnement des associations actives dans le médico social face aux défis à venir: restructuration des moyens, mise en concurrence, déreglementation, apparition de sociétés à but lucratif dans un secteur traditionnellement non lucratif.

 

Les données chiffrées indiquent des changements important dans notre secteur du médico social.

En 2010, l’emploi salarié a diminué dans le social et médico-social. Cette baisse s’est poursuivie en 2011. 66% des associations indiquent une baisse du budget en 2010.

 

 

  1. Le marché a gagné !

Logique et vocabulaire managérial s’imposent.

La crise est un temps court qui ne remet pas en cause la diffusion longue du modèle mercantile. Il est toujours en déséquilibre, les acteurs du marché n’hésitent pas à demander le soutien de l’état quand la crise devient importante.

 

Quelle relation au monde associatif ?

Le marché ne pousse pas à la solidarité, il pousse à l’enrichissement personnel. Actuellement, les tentatives de reconstruction des valeurs solidaires est difficile car les valeurs du marché ont profondément pénétré les esprits. Il est important de réussir, d’être épanoui, de posséder, ce sont des valeurs individuelles qui s’imposent devant les valeurs de solidarité propres au milieu associatif.

De plus en plus, on voit apparaitre des méthodes du secteur marchand dans l’organisation  des institutions non-marchandes. On parle de manière douce d’exigence de professionnalisation, de rendement, de cible, de bench marking, de mise en concurrence.

Il y a aujourd’hui une irruption de la concurrence dans un domaine que l’on estimait non marchand. Pour exemple l’aide à la personne est actuellement développé par des groupes financiers qui y voient un marché lucratif là ou les associations essayent de développer un service à la population.

 

 

  1. La pénétration croissante du droit européen

La solidarité est détricotée. Les règles de concurrence doivent s’appliquer et rentrent parfois en contradiction avec la solidarité.

Théorie du mandatement : il faut un mandatement entre un attributeur (l’état ou une collectivité territoriale) et une association. Sinon, les règles de la concurrence doivent s’appliquer.

En 2006, création du concept de services sociaux d’intérêt général. C’est une dérogation au droit européen. Ce concept propose la notion de service social essentiel qui peut échapper au marché concurrentiel. On arrive à l’os. Il est possible de déroger aux règles de la concurrence à condition d’en rester au service social « de base »

 

 

  1. Les contraintes financières

Il y a une procédure d’évaluation de la qualité au moment ou les financements se durcissent

CPOM, lie l’évolution des établissements à l’évolution du budget de l’association

Incitation à la coopération ou obligation ?

 

 

  1. Des raisons d’espérer ?

La principale est que les besoins augmentent dans le médico social. Il y a pèle mêle l’effet de la crise, de la croissance de la population, des non réponses du marché sur les secteurs relevants de la solidarité car pas assez lucratif.

Il est important dans ce contexte que les associations conservent leurs identités, leurs valeurs associatives, qu’elles portent ces valeurs du monde associatif, de les faire valoir non pas comme des dérogations mais comme des éléments essentiels du vivre ensemble, du pacte social dont on nous parle de moins en moins et dont la réalité montre qu’il se détricote.

Il est nécessaire dans cette période de crise d’avoir des projets, d’être pro actif, d’être source de propositions même quand le financeur n’est pas demandeur.

Il ne faut surtout pas attendre qu’un directeur d’ARS fixe les priorités et demande des restructurations, il faut avoir des projets avant que l’ARS n’ait des projets.

Ce n’est pas parce que le cadre juridique a changé que notre façon d’agir doit être modifié. Il faut être pro actif pour que les changements soient portés par les associations.

Il reste primordiale d’exprimer nos priorités en étant conscient que tout ne peut être financé.

 

Le point principal est que l’offre dans le sanitaire et médico social est insuffisante alors que dans le médicale elle est suffisante. Les règles du médical de réponse aux besoins exprimés par la population ne sont pas appliqués dans le sanitaire et médico social.

Il faudrait dimensionner l’offre aux besoins et ensuite réguler.

 

Le problème est que le monde associatif souffre de ses divisions et est peu présent sur la scène politique.

 

La limite de nos reculades sur le service à rendre à la population sera l’acceptabilité de la population d’une diminution des moyens alloués.  Jusqu'où la population acceptera t-elle la diminution des actions de solidarité? 

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